L’ ÂGISME FAIT TOUJOURS DES DOMMAGES
Les conséquences de l’âgisme
L’âgisme est une forme de discrimination curieusement répandue et tolérée socialement : qui n’a pas déjà taquiné un parent ou une amie à propos de son âge « vénérable » ou de sa soi-disant « déchéance » physique dans une carte d’anniversaire? Les blagues de ce type se veulent en général innocentes et sans malice. Mais cumulées à d’autres paroles et à d’autres gestes, elles contribuent à alimenter des attitudes et comportements âgistes.
Plusieurs recherches montrent que les conséquences de l’âgisme sur les personnes qui en sont la cible sont bien réelles. À la fois individuelles et sociales, ces conséquences peuvent être courantes et communes ou, encore, spécifiques aux différents milieux où il se manifeste : au travail, dans les soins de santé et dans les médias, par exemple.
Des conséquences physiques…
Sur le plan physique, l’âgisme engendre ou accentue certains troubles, ennuis et difficultés que nous sommes enclins à percevoir d’emblée chez les personnes aînées, comme une perte d’autonomie ou un rétablissement plus lent à la suite d’une maladie ou d’un accident. Les cibles d’âgisme sont aussi plus susceptibles de souffrir d’incontinence et d’insomnie. Et elles risquent davantage de contracter une infection transmise sexuellement (eh non, la sexualité ne s’éteint pas avec l’avancée en âge!). Tragiquement, subir de l’âgisme peut même être à l’origine d’une mort précoce.
…et mentales
L’âgisme a aussi un impact sur la santé mentale et mène parfois jusqu’à la dépression. Certaines personnes qui en sont la cible adoptent des comportements à risque, tels qu’une mauvaise alimentation, une consommation de tabac ou un abus d’alcool ou de drogues, à la suite de quoi leur qualité de vie et leur santé connaissent une dégradation plus rapide. Le bien-être général des individus est également touché : sentiment d’isolement, perte de l’estime de soi, expression de la sexualité restreinte, gênée ou absente comptent parmi les répercussions. L’âgisme peut aller jusqu’à générer une peur sourde ou manifeste de la criminalité et de la maltraitance, qui représentent des enjeux sociaux préoccupants. Bref, nous sentir exclus en raison de notre âge peut nous rendre malheureux, déprimés ou méfiants.
Des études révèlent que plusieurs personnes aînées craignent de devenir un poids pour leurs proches. Certaines n’osent plus s’engager dans leur milieu, malgré toute leur expérience… Ces sentiments favorisent l’auto-exclusion, c’est-à-dire la diminution de leur participation sociale et de leur engagement au sein de leur communauté. Nous assistons aussi à une augmentation de la méfiance entre les groupes d’âge, ce qui peut mener à la stigmatisation, à la marginalisation, ainsi qu’à une baisse de la solidarité intergénérationnelle. En effet, les conceptions négatives, les préjugés et les attitudes discriminantes nous empêchent parfois de nous enrichir mutuellement.
Voilà pourquoi il est essentiel de rompre avec l’âgisme : offrons-nous, à toutes et à tous, un vieillissement plus en santé, plus participatif et plus solidaire!